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Acouphènes : un trouble sensoriel à fort impact psychique

Les acouphènes sont des perceptions auditives anormales (sifflements, bourdonnements, cliquetis…) sans source sonore externe réelle. Ils peuvent concerner une ou deux oreilles, être intermittents ou constants, aigus ou graves.

Acouphènes : un trouble sensoriel à fort impact psychique

Causes fréquentes

  • Traumatismes sonores (concert, explosion, écoute prolongée au casque)
  • Presbyacousie (vieillissement de l’oreille interne)
  • Bouchon de cérumen, otites, otospongiose
  • Dysfonctionnements de l’articulation temporo-mandibulaire
  • Causes neurologiques ou vasculaires
  • Et parfois… aucune cause identifiable

L’acouphène devient un problème chronique lorsqu’il s’installe dans la durée et qu’il interfère avec la qualité de vie. C’est là que les facteurs émotionnels et cognitifs (stress, anxiété, hyperfocalisation) entrent en jeu.

Le rôle du cerveau : l’acouphène n’est pas qu’un bruit, c’est une réaction

Le cerveau ne traite pas un son comme un simple stimulus neutre.
Il l’interprète selon le contexte, l’émotion associée, l’état mental de la personne.

Deux circuits majeurs sont impliqués :

  • Le système limbique, impliqué dans la gestion des émotions, attribue une valence émotionnelle au son. Si l’acouphène est perçu comme une menace, il devient envahissant.
  • Le système réticulaire activateur, centre de vigilance, maintient le stimulus sonore en alerte permanente. L’acouphène est alors perçu en hyperconscience.

Ce mécanisme s’appelle la majoration perceptive : l’attention soutenue amplifie la perception. Ce n’est pas que le son devient plus fort, c’est le cerveau qui l’accentue.

La sophrologie comme régulation neurophysiologique

Le traitement des acouphènes par la sophrologie intervient à ce niveau : non pas pour faire “disparaître” l’acouphène, mais pour modifier la relation que le patient entretient avec lui.

Mécanismes d’action de la sophrologie :

  1. Diminution de l’état de stress
    La respiration et la détente musculaire abaissent l’activité du système nerveux sympathique, limitant la réaction d’alerte.
  2. Réduction de l’hypervigilance auditive
    La désactivation du circuit de vigilance via l’ancrage, la pleine conscience ou la relaxation oriente l’attention ailleurs.
  3. Reprogrammation de l’image sonore négative
    La visualisation permet de redonner une signification neutre ou positive à l’environnement auditif.
  4. Renforcement du sentiment de maîtrise
    L’autonomie dans la pratique favorise la confiance et le désenclavement du ressenti de souffrance passive.

Données cliniques à l’appui

Des études cliniques (notamment dans des services ORL et des centres anti-douleur) ont montré que la sophrologie permet :

  • Une réduction significative de la gêne perçue (même si l’intensité sonore objective ne change pas)
  • Une amélioration de la qualité du sommeil, de la concentration et du confort quotidien
  • Une baisse du recours aux anxiolytiques ou antidépresseurs dans certains cas

Elle est d’ailleurs intégrée dans certains protocoles hospitaliers en France, comme ceux du CHU de Bordeaux ou du service ORL de la Pitié-Salpêtrière.

En résumé

La sophrologie est une approche complémentaire efficace dans la prise en charge des acouphènes chroniques.
Elle ne supprime pas le son, mais transforme la façon dont le cerveau et le corps y réagissent, permettant au patient de mieux vivre avec, en réduisant stress, anxiété et souffrance subjective.